posted byLaila Touhami11/16/2023
La réforme de la Moudawana est-elle sur le point de connaître un tournant décisif ?
La récente Conférence nationale des collectifs féministes, tenue les 10 et 11 novembre, étaye des perspectives prometteuses pour l'égalité homme-femme dans le droit familial marocain.
Dans un élan de solidarité et d'engagement, les collectifs féministes du Maroc ont convergé vers un événement les 10 et 11 novembre 2023.
La Conférence nationale a constitué un forum privilégié pour les femmes du pays. Engagées et déterminées, les participantes ont discuté d'un sujet d'importance capitale : la transformation législative au service de l'égalité.
Les 10 et 11 novembre, un événement marquant a eu lieu : la Conférence nationale des collectifs féministes, rassemblant des femmes de tout le Maroc.
Cette conférence, placée sous le thème de la mutation législative pour l'égalité, a vu la participation de divers groupes œuvrant pour les droits des femmes et des enfants.
Leur objectif ? Intégrer pleinement l'égalité de genre dans la législation familiale, alignée sur la Constitution marocaine et les conventions internationales.
Cette rencontre historique fait suite à des consultations avec l'instance chargée de la réforme de la Moudawana.
Les femmes présentes, emplies d'espoir et de conviction, soulignent l'urgence de réviser la Moudawana pour créer un Code qui favorise l'équilibre familial et respecte les droits et la dignité des femmes et des enfants.
Cette conférence est vue comme un pas significatif vers l'adaptation de la Moudawana à la réalité sociale et sociétale du Maroc, dans l'esprit de la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
La nécessité d'une refonte complète de la Moudawana est au cœur des discussions.
Les participants de la conférence et les professionnels du droit ont souligné la nécessité d'une refonte globale de la Moudawana.
Le texte actuel ne reflète plus la réalité de la société marocaine, qui a évolué depuis la dernière réforme en 2004.
Ils insistent sur une réforme qui touche à la fois la forme et le fond du texte, éliminant toute disposition discriminatoire, en particulier celles relatives au mariage et divorce, pour garantir l'égalité et l'équité pour les femmes.
Les collectifs appellent à une modernisation du "fiqh", la jurisprudence religieuse, pour qu'elle s'adapte aux évolutions de la société et au rôle accru de la femme dans divers secteurs.
Ils préconisent un effort jurisprudentiel moderne, rompant avec des pratiques traditionnelles telles que l'article 400 du Code de la famille, et suggèrent de se référer plutôt à la Constitution de 2011 et aux Conventions internationales pour une application plus juste et adaptée des lois.
La réforme de la Moudawana a des implications profondes pour la société marocaine.
La réforme envisagée de la Moudawana vise à aligner le droit familial marocain avec les standards internationaux d'égalité et de justice.
L'accent est mis sur la suppression des discriminations envers les femmes, notamment dans les domaines du mariage, de la tutelle, et de l'héritage.
Cela représente une avancée majeure pour les droits des femmes et l'équilibre social au Maroc.
Malgré les défis, une réforme réussie pourrait transformer la structure familiale et sociale marocaine, offrant plus de droits et de protections aux femmes et aux enfants.
Cela créerait un précédent pour d'autres réformes dans la région, faisant du Maroc un modèle dans la promotion de l'égalité de genre dans le monde arabe et islamique.
Maître Laila Touhami et son cabinet s'engagent dans ce processus de réforme.
Aujourd’hui, l’application de la loi telle qu’elle est rédigée et appliquée ne correspond plus à la réalité vécue par les femmes, les enfants et la famille dans sa globalité.
En tant qu'avocate à Rabat spécialisée en droit de la famille, Maître Touhami soutient le Collectif et espère que la notion du genre sera fondamentalement prise en considération de manière partiale entre les deux chefs de famille, à savoir les parents, de manière égale et équitable.
L’espoir de cette Réforme est de protéger avant tout l’enfant qui se retrouve à la fin du processus, dommage collatéral, non protégé par l’application de la loi telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui.
L’enfant et la femme, sont les victimes cette déchirure familiale, et à plus grande échelle sociétale.
La Conférence nationale des collectifs féministes marque un moment décisif dans l'histoire de la législation familiale au Maroc.
Avec l'appel à une réforme globale de la Moudawana, le pays est dans l’espoir de franchir un cap important vers l'égalité des genres notamment celles des femmes comme nous l'avons explorez dans notre article pour la justice des femmes au Maroc.
L'extradition est un autre domaine juridique complexe et pertinent au Maroc. Pour comprendre comment le Maroc gère les demandes d'extradition et coopère au niveau international, notre article détaillé sur l'extradition en droit marocain offre un aperçu complet de ce processus et de ses implications légales.
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